inventaire et valorisation du patrimoine de bretagne

D’après les documents d’archives retrouvés récemment par Gérard Philoux, le Victor a fait naufrage dans la baie de Saint-Briac (Ille et Vilaine) entre le 10 et le 14 avril 1645. Il revenait peut-être d’Amérique du Sud, avec à son bord 140 hommes d’équipage et chargé de ce qui pourrait être (ce n’est qu’une piste à ce jour) un trésor monétaire! Avant l’épopée corsaire, il existe peu de traces des échanges commerciaux entre Saint-Malo, la Bretagne plus généralement, et les contrées lointaines. La découverte de l’épave aurait un intérêt à la fois historique et archéologique et permettrait de documenter l’histoire du premier commerce mondial de métaux précieux auquel la ville de Saint-Malo a grandement pris part.

Depuis 1993, l’ADRAMAR (Association pour le Développement et la Recherche en Archéologie Maritime) s’est donnée pour mission l’étude, la protection et la mise en valeur des sites archéologiques immergés en France (en Bretagne plus particulièrement) et à l’étranger.

En 2018, après l’accord du DRASSM (Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines) et du Préfet maritime, l’association a entrepris une campagne de prospection géophysique au large de Saint-Briac, à l’aide de plusieurs appareils de détection capables de déceler les anomalies sur les fonds marins. Les anomalies les plus significatives sont vérifiées en plongée pour définir s’il s’agit bien de potentiels gisements archéologiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

©Adramar

 

Où en sont les recherches?

En 2018 et 2019, aucun vestige archéologique n’a encore été mis au jour. Les recherches se poursuivent « la mission 2020 serait donc composée essentiellement de plongées d’expertises sur les anomalies [issues des campagnes 2018 et 2019 (29 en tout), et] d’un travail en centres d’archives pour des recherches complémentaires » précise Anne Hoyau-Berry, archéologue sous-marin et Cheffe de mission ‘Victor’.

Elle ajoute que de nombreuses informations restent encore inconnues : « Le Victor naviguait-il en convoi? Les métaux précieux constituaient-ils la majorité de la cargaison? Qui sont les armateurs et les marchands qui ont investi dans le voyage du Victor du port de Saint-Malo? La destination du voyage de départ était-elle effectivement l’Amérique ou l’Andalousie? »

Ces questions restent à ce jour sans réponses. L’épave du Victor refera peut-être surface pour livrer enfin ses secrets.