La France compte 1200 Musées de France, mais savez-vous combien sont implantés dans notre région ?
Ils sont 36 en Bretagne administrative à être ainsi reconnus par le Ministère de la Culture pour l’intérêt de leur collection permanente et ouverts «en vue de la connaissance, de l’éducation et du plaisir du public» comme le rappelle la loi du 4 janvier 2002.
Un nouvel équipement prendra prochainement place dans cette liste, puisque en 2028 ouvrira L’Hydro – Musée maritime de Saint-Malo.
🌊 Quoi de beau à l’Hydro ?
Ce musée rassemblera les collections du musée d’histoire de la ville et du musée du long-Cours Cap Hornier, tous deux fermés depuis 2019, enrichies de pièces issues des fouilles sous-marines des épaves de la Natière ainsi que de nouvelles acquisitions.
Des premières occupations humaines en baie de Saint-Malo à l’époque des grandes explorations et exploitations commerciales qu’elles ont engendrées, le visiteur louvoiera au fil des salles et des objets du temps des corsaires à celui des Terre-Neuvas, appréhendant un lien à la mer s’orientant peu à peu aussi vers loisir et plaisir. Enfin, le devenir maritime de la Cité corsaire sera abordé, depuis sa reconstruction à la Libération, et son adaptation au grands enjeux contemporains, entre exploitation des ressources naturelles et nécessaires préservation de l’écosystème.
©Atelier d’architecture Philippe Prost, ADAGP Paris 2024 / Jeudi Wang
ZOOM SUR LES FOUILLES DE LA NATIERE
Ces fouilles réalisées en baie de Saint-Malo par 8 à 18 mètres de fond pendant plus de 10 ans ont révélé un extraordinaire ensemble mobilier : plusieurs milliers d’objets, de la vaisselle et des outils, des objets personnels, canons, sabres et pistolets, barriques et lingots de fer, des instruments de navigation, etc.
Ces pièces témoignent de la vie à bord de deux grandes frégates corsaires respectivement construites au Havre et à Granville : la Dauphine perdue en 1704 et L’Aimable Grenot coulé en 1749.
Pour en savoir plus sur le plus important chantier de fouilles des années 2000, financé notamment par la Région Bretagne, suivez le lien ⇒ https://archeologie.culture.gouv.fr/archeo-sous-marine/fr/la-natiere-1704-1749-saint-malo
©Musée d’Histoire de Saint-Malo, dépôt du Drassm – photo : Teddy Seguin
🌊 Pourquoi l’Hydro ?
Si le nom fait de toute évidence référence à l’eau et à l’histoire de la ville tournée vers la mer, il évoque surtout pour les malouins, l’Ecole d’hydrographie devenue Ecole Nationale Supérieure Maritime, surnommée par ses élèves, l’Hydro. C’est là que s’implantera le nouveau musée, dans un bâtiment conçu par Louis Arretche et Roger Hummel, labelisé Architecture Contemporaine remarquable depuis 2024. Grand architecte du XXe siècle, Louis Arretche a construit davantage que Le Corbusier et Perret réunis ; il a reconstruit Coutances, Saint-Malo et modernisé Rennes.
🌊 Qui sera l’architecte de l’Hydro ?
Philippe Prost a été choisi à l’unanimité en fin d’année dernière par un jury composé d’experts et d’élus. Associé au scénographe David Lebreton, il a proposé un projet respectueux de l’architecture existante, créant du lien entre la ville et les remparts, un lieu d’accueil, un « bateau-monde » qui questionne notre relation à la mer.
Le musée sera ouvert, décloisonné, accueillant, immersif et réflexif, privilégiant une approche par le récit en 3 séquences muséographiques, construites comme une plongée à bord d’un grand conte maritime, des cales aux voiles, des ponts aux entreponts en passant par les coursives.
Le projet est aussi d’une grande sobriété, s’intégrant dans le site et son environnement, avec notamment 3 espaces paysagers, un jardin de cloître, une forêt miniature de bois de marine et un deck en bois
Une exposition, la Mémoire Vive, est actuellement consacrée à Philippe Prost à la Cité de l’architecture et du patrimoine, et ce jusqu’au 23 mars : https://www.citedelarchitecture.fr/fr/agenda/exposition/philippe-prost
©Atelier d’architecture Philippe Prost, ADAGP Paris 2024
🌊 Combien coûte l’Hydro ?
Le budget prévisionnel s’élève à 32,7 millions d’euros TTC avec le soutien du Ministère de la Culture (Drac), du Conseil régional de Bretagne et du Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine.
En parallèle, la Ville mobilise le mécénat d’entreprise pour soutenir la création du musée.
🌊 En attendant l’ouverture de l’Hydro ?
Pour patienter, des expositions hors les murs sont organisées dans la Chapelle Saint-Sauveur. Après Tous Marins en 2021, abordant la mémoire maritime des habitants et des usagers du littoral, La Mer Autour en 2022, traitant des questions environnementales contemporaines liées à la mer, Explorer, des pôles aux profondeurs qui vient de s’achever questionnait les enjeux de l’exploration d’hier, aujourd’hui à demain.
Du 5 avril au 4 mai 2025, une exposition Chapelle de la Victoire, sur le site de l’ancienne ENSM, permettra aux visiteurs de découvrir le projet de L’Hydro tel qu’imaginé par ses architectes et scénographes. Maquette, plans, images de projections 3D, le futur Musée maritime de Saint-Malo se laissera imaginer.
Deux cycles de rencontre, Le musée par le projet et Le musée par l’objet ponctueront les années à venir de rencontres autour de l’univers du musée en devenir.
♦ Cycle « Le musée par le projet », rencontre #1
La première rencontre aura lieu avec Philippe Prost, architecte chargé de la réhabilitation de l’Ecole de la marine marchande, mardi 8 ou 22 avril (date à confirmer) à 18h30 à la chapelle de la Victoire (sur réservation).
♦ Cycle « Le musée par l’objet », rencontre #1
Ce premier rendez-vous mettra à l’honneur une peinture d’Alphonse-Hippolyte Durand, «Ramassage du goémon», dont la lecture mettra en lien une tradition ancienne avec la culture actuelle de l’algue dans la région. Avec Elodie Evezard, historienne de l’art et Jean-François Arbona, algoculteur, Samedi 24 mai à 15h, à la médiathèque de Saint-Malo.
⇒ Découvrez l’Hydro en images :