Louis Arretche (1905-1991) a marqué les années de croissance en France, s’illustrant d’abord comme architecte en chef de la reconstruction de Saint-Malo, où il simplifie le plan de l’intra-muros tout en lui donnant une architecture historiciste. Il est ensuite chef d’atelier à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris et Architecte des bâtiments civils et palais nationaux. À ce titre, il se voit confier de nombreux bâtiments publics, dont les quatre universités rennaises, cinq lycées bretons et l’usine marémotrice de la Rance.
Il joue un rôle-clé à Rennes, urbaniste conseil pendant 18 ans, de 1954 à 1971, années du développement exponentiel de la ville. Il y construit entre autres trois lycées, qui abritent aujourd’hui quatre établissements — Bréquigny, Joliot-Curie, Chateaubriand et l’EREA Magda Hollander Lafon — mais aussi La Mabilais ou Le Liberté. Ailleurs, il marque les paysages urbains de Coutances ou Rouen, de la côte des Basques à Biarritz ou du quartier des Halles à Paris.
Dans les lycées, contraint par les strictes normes constructives de l’Éducation nationale, il s’illustre par l’implantation « d’événements architecturaux » (réfectoire à Bréquigny, escalier monumental à Joliot-Curie, réseau de galeries à Jacques Cartier), en cassant la monotonie de la trame de 1,75 mètre imposée par l’Éducation nationale, ou encore par le soin apporté à la composition des entrées, aux transitions, au choix des artistes pour la décoration au titre du 1%. Le lycée Kerraoul à Paimpol, construit en 1974, est en tout point remarquable.
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