inventaire et valorisation du patrimoine de bretagne

Chalutier malouin, détail de la proue, Anse de Quelmer (Saint-Malo) – Chloé MIGNOT © Région Bretagne

Tout le monde n’a pas forcément le pied marin ou encore la formation pour plonger sur les sites d’épaves, c’est pourquoi l’ADRAMAR (Association pour le Développement de la Recherche en Archéologie MARitime) s’est donné pour mission depuis ses débuts en 1993, de développer en parallèle de son activité de recherche des actions de médiation pour amener pas à pas le public des terriens vers la mer et ses profondeurs.

Portes ouvertes, salons, conférences, animations dans des lieux culturels à l’occasion d’événements (Journées européennes de l’Archéologie, Journées Européennes du Patrimoine, ou encore Festival des Sciences), ou ateliers pour les scolaires et les centres de loisirs (programme ArchéoMer) sont du nombre. L’objectif relève autant du partage et de la diffusion des connaissances à l’ensemble de la population bretonne, que de la sensibilisation-formation aux métiers de l’archéologie maritime.

Aujourd’hui on vous parle de l’approche sensible qui peut être faite des épaves, avec des mots et de la musique grâce au partenariat ADRAMAR/ MUSAIR : écoutez l’histoire du cimetière de bateaux de l’anse de Quelmer à Saint-Malo.

 

UNE COLLABORATION INEDITE :

Le parcours sonore, écrit et réalisé par Musair, redonne leurs nom et couleurs à quatre navires, comme « personnifiés »: Président Raoult, Koulmic, V7 et Zoulou (un vrai coup de cœur!), tous différents et tous détenteurs d’une histoire unique.

Accessible gratuitement par le smartphone, les promeneurs sont embarqués pour 25′ d’écoute avec la possibilité de visionner des photos. Ce support de découverte original est accessible sur site et en ligne; il a été présenté pour la première fois au public lors des Journées européennes du patrimoine 2023.

Dès 2021, l’ADRAMAR avait proposé une balade patrimoine afin de découvrir les enjeux de l’archéologie des cimetières des bateaux, l’historique du site de Quelmer et de présenter quelques épaves sur le site. Dans l’anse de Quelmer, à la pointe de la Passagère, une trentaine d’épaves jonchent encore le sol. Datant du début du 20e siècle pour les plus anciennes, chacune raconte une part de l’histoire maritime de la Rance. Parfois construits sans plan, sur gabarit, ces vestiges matériels s’inscrivent dans une tradition de construction navale aujourd’hui disparue, conservent la trace de cette activité et en maintiennent la mémoire locale.

 

MEMOIRES ECHOUEES :

Il est parfois difficile de mesurer l’intérêt patrimonial de ces épaves quand les questions d’environnement et de sécurités sont mises en avant ou lorsque les mesures gouvernementales imposent leur enlèvement et destruction pour revenir à un l’état naturel du littoral. Elles participent pourtant de la construction au fil du temps des paysages maritimes bretons et l’abandon des bateaux sur l’estran et les grèves est une pratique qui reste ancrée. Le travail d’inventaire est de nature à pouvoir faciliter la compréhension et la gestion de ces espaces entre terre et mer qui sont l’objet de ressentis opposés, suivant qu’on se place du côté des services en charge du Domaine Public Maritime ou des populations locales ou des visiteurs.

Les carènes de bois ou de métal fournissent aux peintres et photographes la matière pour des créations bigarrées – Charlotte BARRAUD © Région Bretagne

 

 

Désossées, disloquées, leurs carcasses sont comme de grands livres ouverts qui offrent de multiples indices: formes et modes de construction, traces de réfection voire de transformation (bateaux de pêche reconvertis pour la plaisance, matériaux plus récents,…), usages en fonction du tirant d’eau (transport de passagers comme les vedettes de Dinard, petite pêche, bac ostréicole, canots et annexes, etc…).

On trouve à leur côté la mature et autres espars (vergues, bômes, tangons, etc…) comme autant de « reliques » mais aussi plus curieusement des galets ne provenant pas de la grève, dans les cales ou éparpillés dans la vase autour du bateau, probablement pour servir de lest. Certaines coques ont parfois été disposées de manière à faire office de brise-lame et à protéger ainsi le chantier naval de la houle. Le site qui présente un intérêt évident pour l’archéologie de la construction navale en Rance a été l’objet d’un stage d’architecture navale pour des étudiant·e·s de Master de l’Université de Nantes.

 

Certaines peuvent clairement être identifiées: c’est le cas de la Vedette blanche n°7 qui accueillit le cortège de bénédiction du grand Pardon des Terre-Neuvas, avec à son bord tout le gratin malouin : écoutez son histoire.

 

 

 

 

 

 

QUELQUES SUGGESTIONS POUR EN SAVOIR PLUS :

La Région Bretagne soutient l’ADRAMAR pour son action à l’échelle régionale.