inventaire et valorisation du patrimoine de bretagne

Parce qu’en Bretagne, la mer est omniprésente, elle occupe une place importante dans l’ensemble des stratégies portées par la Région Bretagne : aménagement du territoire, économie, environnement… Pour porter cette ambition, elle a choisi de faire un atout de la grande diversité maritime dont elle bénéficie et de s’engager pleinement dans la compétence portuaire qui accompagne l’économie du territoire. Au croisement de plusieurs compétences de la collectivité (canaux, ports, tourisme, desserte des îles…), elle a pour objectif de faire connaître la richesse et la variété des patrimoines culturels portuaires en Bretagne.

 

 

Avec plus de 5000 km de côte, la Bretagne est en effet la première région maritime de France. Estuaires, rias, abers proposent havres et abris dans lesquels sont aménagés des infrastructures variées ; la vie portuaire porteuse d’usages et de mémoire est constitutive de l’identité bretonne. La Région Bretagne initie une étude d’Inventaire des patrimoines portuaires afin d’apporter une lecture éclairée des équipements dont elle est parfois propriétaire. Elle a également invité collectivités, associations, universités et particuliers à s’associer à cet Inventaire en participant dès 2019 à l’appel à projets « Participer à l’Inventaire du patrimoine culturel des ports de Bretagne » .

Ces patrimoines ne sont pas « que » portuaires : ils peuvent être industriels, militaires, techniques et paysagers. Leur richesse vient du fait qu’ils s’inscrivent dans une histoire, et donc une chronologie, qui se déroule sur un temps long, incluant géostratégie et socio-économie. Histoire mais aussi histoires où des activités, des métiers marquent les mémoires de tous. Et puis, quelle variété ! Quai, forme de radoub, cale, hangar, base de sous-marins, bunker, bureau du port, grues, slipway, criée, glacière, phare, conserverie, abri de canot de sauvetage… en pierre, en béton, en métal… De ces ensembles naissent des paysages portuaires qui dessinent la silhouette de nombreuses villes en Bretagne.

Menée sur l’ensemble des ports bretons, les études d’Inventaire permettent d’enrichir, par une approche régionale, la connaissance et la compréhension de ces lieux toujours en mutation. Elles contribuent à la préservation et à la conservation de lieux fragilisés en raison de leur permanente adaptation aux enjeux fonctionnels et économiques mais aussi aux conséquences du changement climatique (montée des océans, virulence croissance des tempêtes).

Il en va ainsi de l’enquête d’Inventaire réalisée par l’association pour la recherche et la sauvegarde des sites archéologiques du Trégor (ARSSAT) sur le port de Lannion. L’Inventaire des patrimoines culturels des ports de Lorient a permis de nourrir la réflexion portée par Lorient Agglomération sur le lien qu’ont les habitants avec la mer et leur rade. Le projet de Soazig Le Hénanff, médiatrice du patrimoine, étudie les patrimoines portuaires de la commune de Locmiquélic, participant ainsi à la réflexion sur la maritimité d’un territoire. Quant au laboratoire d’archéologie de recherche et architecture (LARA) de l’université de Nantes, les travaux vont permettre de proposer une modélisation des logiques d’implantation des ports en croisant caractéristiques géographiques (anse, crique, courant, houle…), historique (sources écrites) et traces archéologiques (réseau viaire, réseau urbain, points de contrôle et défensifs…). Tous ces projets participent pleinement à la compréhension d’un patrimoine dont l’histoire a commencé à s’écrire il y a plus de deux mille ans.

Annexes et voiliers au mouillage à Saint-Briac-sur-Mer (35), vague s’écrasant un môle à l’Île-de-Sein (29), retour de pêche à Keroman (Lorient, 56) © Service de l’Inventaire du
patrimoine, Région Bretagne

 

 

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