inventaire et valorisation du patrimoine de bretagne

Sans qu’il n’y ait de lien entre ces deux événements, la photographie et la station balnéaire de Dinard naissent de façon quasi concomitante. Une femme fait le lien entre ces deux histoires. En plein milieu du XIXe siècle, les clichés qu’elle a réalisés livrent un fabuleux témoignage d’une ville en construction.

Lyona Faber (?-1866)

 

Station phare de la Côte d´Émeraude, Dinard doit son développement à l’installation de diplomates et d’aristocrates anglais et américains, amoureux du site et enthousiastes à en faire découvrir les beautés à leurs amis. La variété du front de mer, découpé par de nombreuses pointes rocheuses et de petites anses sablonneuses et sa situation exceptionnelle face à Saint-Malo ont séduit ces premiers estivants anglophones.

 

C’est vers 1850, à l’occasion d’une visite avec son mari au consul anglais Robert Monteith, que Lyona Faber découvre Dinard et la baie du Prieuré. Le coup de foudre est tel que la famille emménage rapidement dans une location dans le quartier ensoleillé et protégé du Bec-de-La Vallée. Après le décès de son mari en 1854, ayant choisi de rester à Dinard, Lyona Faber fait construire l’imposante villa Sainte-Catherine (1858), aux formes et volumes purement anglais et inhabituels sur cette partie de la côte bretonne.

La Villa Sainte-Catherine est construite au-dessus des dernières maisons de pêcheurs. Elle présente une silhouette nouvelle de maison au volume éclaté, ouverte sur les quatre côtés et les premiers bow-windows de la côte d’Émeraude. © association Histoire et Patrimoine Dinard
Devant la villa de Sainte-Catherine (en arrière-plan), se sont construites les villas Napoli (au centre de la photographie) et Belle-Rive (à gauche). © association Histoire et Patrimoine Dinard
La villa Belle-Rive est toujours présente au-dessus de la promenade au Clair de Lune. Au bout de la pointe se trouve la villa Bric à Brac construite par le fils de Lyona Faber, William Faber. © Région Bretagne

 

La photographie n’a guère plus d’une décennie d’existence et Lyona Faber se passionne pour cette nouvelle technique. Elle est l’auteure des premiers clichés de la station balnéaire naissante. Femme active, elle rassemble autour d’elle des amis de la communauté anglaise de Dinan et s’adonne à la promotion immobilière.

Au fil de ses photographies, on voit s’élever les premières villas dans le quartier du Bec-de-la-Vallée, sur les pointes du Moulinet et de la Malouine, les premiers équipements de loisirs, en bois, sur la plage de l’Écluse. À côté du premier établissement de bains (1859), s’élève sur une terrasse, à même la plage, le tout premier et indispensable casino (1866).

On retrouve également au travers des photographies de Lyona Faber les aménagements portés par la municipalité : la construction d’une nouvelle église pour déplacer l’ancienne paroisse Saint-Enogat plus près de l’embarcadère, l’implantation d’un boulevard (esquissé dans les plans d’urbanisme de 1856 et 1861) pour relier ces deux pôles.

En 1868, deux ans après la mort de Lyona Faber, le projet de visite de l´empereur Napoléon III et de son épouse consacre définitivement Dinard comme station balnéaire. 150 ans plus tard, la plage de l’Écluse concentre toujours les équipements culturels et de loisirs qui se sont régénérés, au fil des modes et des évolutions.

Premières constructions de villas en avant du moulin Lepetit à Dinard (35) – © association Histoire et Patrimoine Dinard
Premières constructions de villas, moulin Lepetit à Dinard (35) – © association Histoire et Patrimoine Dinard

 

 

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Retrouvez ici l’association Histoire et patrimoine du pays de Dinard-Rance-Émeraude qui a autorisé la reproduction des photographies de Lyona Faber.