On a l’habitude de dire que l’Inventaire explore le patrimoine au plus près du terrain… À Pleudihen-sur-Rance, il prend de la hauteur grâce à LittoMatique, agence bretonne de géomatique qui a mis son drone à disposition de la lecture du petit port de Mordreuc.
Il y a quelques mois, une opportunité de partenariat avec ce jeune bureau d’études plutôt tourné vers l’environnement, a permis d’apporter un regard nouveau sur l’étude d’Inventaire réalisée en 2015 dans le cadre de l’enquête complète consacrée au futur Parc Naturel Régional Vallée de la Rance Côte d’Émeraude.
La captation aérienne et le montage de près de 4 min réalisés permettent de restituer l’histoire et la complexité du site.
Le resserrement des deux rives du fleuve
et une baie plate au sud du vaste estuaire de la Rance, c’est une topographie idéale pour l’implantation d’une communauté humaine déclinant au fil des siècles de multiples activités liées à la navigation sur le fleuve et à son franchissement.
Le film commence en évoquant cette « traversée de la mer » (étymologiquement, Mor-treug en ancien breton) qui faisait vivre au Moyen Age un « port d’aumône ».
Il déroule ensuite les aménagements successifs de la baie : les premières souilles aménagés dans l’embouchure des petits étiers pour l’échouage des gabares, l’implantation progressive d’un village au-dessus de la ligne de hautes eaux, identifiable comme nombre de villages de Rance à ces longues rangées de maisons orientées perpendiculairement au rivage. Seules échappent à la mitoyenneté les maisons de maître, de notables, de marchands ou négociants, de capitaines…
Les activités économiques marquent également le paysage : fours à chaux, chantiers navals, cale rendue nécessaire par l’accroissement du fret vers Saint-Malo (principalement du bois, des pommes, du cidre, de la chaux…) avant que la concurrence du chemin de fer n’entérine la fin du commerce fluvial.
Depuis 1898, à l’emplacement d’un ancien moulin à marée, une minoterie domine le fond de la baie. En survolant l’ancien bassin de retenue, on en mesure l’étendue…
Un outil de lecture du paysage
La superposition d’éléments graphiques sur les images captées par drone décrypte et restitue le territoire. Accessible à partir du dossier d’Inventaire du patrimoine qu’il vient enrichir d’un nouveau média, ce film est un support précieux pour comprendre comment espaces naturels et espaces anthropisés interagissent, et comment l’interface terre-fleuve se construit et s’anime au fil des siècles.
Retrouvez ici l’étude d’Inventaire sur le port de Mordreuc.