inventaire et valorisation du patrimoine de bretagne

La préservation de la biodiversité dans nos villes et villages est l’affaire de tous, qu’on soit élu ou habitant, et les démarches volontaires déjà à l’œuvre pour y réintroduire la nature sont nombreuses : l’abandon des pesticides, l’installation d’hôtels à insectes ou de ruches, le recours à l’éco-pâturage, le principe de « Jardins éphémères », etc… Les Cités labellisées de Bretagne innovent en 2022 avec cette opération concrète de sensibilisation au fleurissement participatif des communes. A découvrir dès ce mois de mai !

 

L’ENGAGEMENT DE TOUT UN RESEAU 

Depuis 2018, les associations « Villes d’Art et d’Histoire et Villes Historiques », « Petites Cités de Caractère » et « Communes du Patrimoine Rural » sont engagées dans un projet collectif « Patrimoines de Bretagne » en faveur d’une meilleure mise en tourisme des patrimoines à destination des visiteurs, mais également des habitants qui demeurent les premiers ambassadeurs des territoires.

Définies et reconnues par la richesse et la qualité de leurs patrimoines architecturaux, paysagers et culturels, les Villes d’Art et d’Histoire et les Villes Historiques, ainsi que les Petites Cités de Caractère et les Communes du Patrimoine Rural de Bretagne constituent de véritables pôles structurants en Bretagne.

Les 90 villes, cités et communes sont toutes engagées dans des politiques de protection, de conservation, de valorisation et d’animation des patrimoines, qu’ils soient matériels, immatériels, culturels, naturels, urbains ou ruraux.

Le patrimoine est pour beaucoup de territoires un facteur d’attractivité important mais aussi un véritable levier de développement.

VOIR LES CHOSES EN FACE ET AGIR

Les espaces publics de ces communes, qui sont bien souvent des espaces protégés au titre des Sites patrimoniaux remarquables (SPR) ou des périmètres des Monuments Historiques ont à faire face à de nombreux défis :

retrouver ou maintenir leur attractivité, faciliter l’accessibilité, le bien-être des habitants, des passants comme des touristes,

satisfaire aux enjeux de transition écologique et intégrer les contraintes budgétaires propres à chaque collectivité territoriale.

 

A l’heure où on cherche à préserver les particularités patrimoniales des communes à travers les spécificités architecturales qui les composent, il faut reconnaître que les aménagements urbains déployés dans ces mêmes communes tendent à une certaine uniformisation, voire une standardisation de l’espace public.

Sous l’effet des mutations économique, sociale et culturelle, les lieux publics demandent à être remodelés, adaptés aux modes de vie d’aujourd’hui, alors que d’autres sont à créer en réponse aux nouvelles attentes des habitants, mais aussi des visiteurs. De nombreux bourgs renvoient pourtant une image trop souvent minérale et oublient l’importance de la végétation qui est un facteur d’attractivité important de ces communes et de bien-être pour ses habitants. La question de plus en plus prégnante de la fragilité et du déclin de la biodiversité amène de plus en plus d’élu.es à s’interroger sur les actions à mener pour favoriser le retour de la nature en ville.

 

UNE PRISE DE CONSCIENCE COLLECTIVE

Pour rappel :

Côté collectivités, l’entretien des espaces verts proscrit l’utilisation de pesticides depuis le 1er janvier 2017 ; Côté particuliers, leurs achat, détention et utilisation sont interdits depuis le 1er janvier 2019.

La végétalisation des pieds de mur dans les centres-bourgs et les centres-villes permet donc de faire accepter l’apparition des plantes spontanées due aux nouveaux modes de gestion, tout en impliquant les riverains à l’embellissement de leurs rues et à la valorisation de leur patrimoine. Cela permet aussi de réduire progressivement l’usage des jardinières installées par les municipalités, très consommatrices en eau, et en temps pour les agents des services techniques.

Partant de ces constats, le projet inédit en Bretagne baptisé « Fleurisssons nos rues » consiste à l’échelle des 90 villes, cités et villages labellisés à mener une action de sensibilisation pour un retour accéléré de la nature en ville, offrir la possibilité aux habitants de s’approprier l’espace public et devenir ainsi des acteurs impliqués dans l’embellissement de leurs rues, de leur cadre de vie et de leur territoire en répondant aux enjeux suivants :

  • Embellir les rues, ruelles, venelles et valoriser le patrimoine,
  • Créer un cadre de vie accueillant pour les habitants, mais aussi pour les visiteurs,
  • Créer du lien social et favoriser la participation des habitants,
  • Développer la biodiversité dans les bourgs et centres-villes,
  • Réduire l’imperméabilisation des sols.

 

CHEDIGNY, un village jardin de l’Indre (Région Centre) et son festival des roses : un modèle du genre qui ne peut qu’inspirer!

Chaque année, ce sont quelques 15000 visiteurs qui viennent admirer cet unique village Jardin remarquable, sa collection de milliers de rosiers installés par les habitants eux-mêmes et son jardin de curé.

La centaine de bénévoles de l’association Roses de Chédigny œuvrent pour l’organisation de cette manifestation, l’accueil du public et des exposants.

Pour en savoir plus : https://www.chedigny.fr/

Marie Hirel © Région Bretagne

 

UN PROGRAMME EN 4 ACTES 

  • OBJECTIF n°1 : Créer une nouvelle ambiance pour valoriser le patrimoine bâti et favoriser l’attractivité des communes

La végétalisation des espaces publics participe incontestablement à la qualité du cadre de vie des habitants. L’environnement urbain, maillé de parcs, jardins et d’espaces végétalisés, envoie aux habitants et aux visiteurs un signal fort, susceptible de contribuer au développement social et économique du territoire. L’image touristique du territoire profite amplement des usages potentiels que peuvent y trouver les visiteurs. Mis en scène et racontés, ces espaces naturels accueillants permettent de se différencier d’une commune à une autre commune par une « couleur locale » en propre et de diversifier l’offre touristique.

En invitant les habitants et les visiteurs à déambuler dans les rues au gré des façades fleuries et parfumées, cette opération doit contribuer à faire de la végétation un outil majeur de modification de l’ambiance des rues. La monochromie des façades sera estompée pour laisser place à la vivacité de la flore et de la faune qu’elle attire.

 

  • OBJECTIF n°2 : Faire un geste pour la planète, bannir l’utilisation de produits phytosanitaires et réduire l’imperméabilisation des sols

La ligne de jonction des murs des habitations et des trottoirs représente un linéaire très important qui nécessite un entretien régulier si l’on n’accepte pas la présence de la végétation spontanée. Certaines adventices et graminées qui s’installent ça-et-là, colportées par le vent ou les oiseaux, sont très attractives et tirent parti de la moindre anfractuosité d’un mur ou au sol: c’est tout particulièrement le cas de la pâquerette des murailles, de la capillaire (une délicate petite fougère), de la campanule des murets, d’une petite liane appelée Ruine-de-Rome (ou cymbalaire des murs), de la valériane officinale, du mouron des oiseaux, ou encore du géranium Robert…. Une première sélection avisée de ces semis « naturels » peut être un bon début pour stimuler le retour d’une nature champêtre en ville et dans les bourgs de campagne.

De plus, l’imperméabilisation croissante des surfaces (par l’emploi du bitume ou des pavés) engendre un ruissellement toujours plus important de l’eau de pluie. Les systèmes de gestion des eaux sont souvent sollicités et débordent. Tandis que sur les surfaces végétalisées, l’écoulement de l’eau de pluie absorbée par le substrat, est ralenti durablement et profite aux plantations.

La multiplication du végétal, au sol et sur les façades des bâtiments, contribue également au rafraîchissement de l’air, à la régulation de la température des murs en été ; il piège une partie des polluants en suspension et contribue ainsi un environnement plus sain et plus agréable.

 

  •  OBJECTIF n°3 : Apporter de la biodiversité dans les bourgs et les rues

Les particuliers, aidés de leurs communes, ont un rôle important à jouer. Cette nature est essentielle et contribue intégralement au bon fonctionnement des écosystèmes. L’enjeu de sa préservation et de son développement est un gage d’équilibre pour tous et pour les générations à venir.

Les végétaux sont à la base des chaînes alimentaires. Ainsi en accueillant des plantes sur le trottoir, c’est aussi toute une petite faune qui apparaîtra (abeilles, papillons, coccinelles …), entraînant ensuite l’arrivée de leurs prédateurs (oiseaux, mammifères …). Le trottoir devient alors un lieu de vie, un « micro-habitat », répondant aux besoins alimentaires de tous ces animaux.  Hôtels à insectes nichoirs pour animaux (mésanges, chauve-souris …) peuvent également être intégrés dans le mobilier urbain.

Autant de petites mais déterminantes attentions pour encourager le verdissement des villes, le maintien des trames vertes et bleues, le développement des sciences participatives, etc. Une véritable écologie urbaine avec tous les aspects énergétiques sous-jacents pourra ainsi voir le jour et permettre l’essor de nouvelles pratiques et technologies vitales pour le bien-être du règne humain et animal.

 

  • OBJECTIF n°4 : Susciter un élan civique chez les habitants et renouer avec le lien social

L’influence de l’aménagement des espaces publics sur les conduites sociales au quotidien est manifeste. En sensibilisant les habitants à une gestion écologique de leurs rues, en composant son parterre de plantes ou en acceptant les adventices, c’est aussi accepter de changer de regard.

L’appropriation riveraine (fleurissement, installation de bancs, occupation pour prendre un rayon de soleil ou discuter…), est propice à l’animation et à l’attractivité de la rue, au tissage de liens sociaux, ainsi qu’à l’apaisement de la circulation motorisée en signalant la présence d’une vie locale bien présente.

Les habitants ont besoin d’être accompagnés et d’être encouragés, guidés dans cette démarche. C’est tout l’enjeu de ce temps fort ; ils deviendront ainsi des relais et des acteurs investis dans le développement de leur commune.

 

RETOUR SUR LES COULISSES DE L’OPERATION

Janvier 2022 : l’Appel à Manifestation d’Intérêt « Fleurissons nos rues » a été lancé auprès des 90 villes, cités et villages labellisés. Un vrai succès pour cette 1ère édition ! 37 Communes du Patrimoine Rural de Bretagne, 21 Petites Cités de Caractère et 5 Villes d’Art et d’Histoire et Villes Historiques se sont positionnées sur cet événement.

Du 18 au 22 mai 2022, 64 localités accueilleront à l’occasion de la Fête de la Nature : 5 jours de manifestations gratuites pour permettre à tous les publics de vivre une expérience de la nature à son contact, tous les ans, au mois de mai !

Au total 4 000 sachets de graines seront mis à disposition gratuitement aux habitants de ces 64 villes, cités et villages labellisés participants, lors d’animations et d’ateliers de sensibilisation.

 

Pour en savoir plus sur les communes participantes et les animations proposées,

rendez-vous sur : www.patrimoines-de-bretagne.fr

ou télécharger le programme complet, département par département, Fleurissons nos rues – 2022

 

 

En partenariat avec Patrimoines de Bretagne.